Le tennis moderne et sa révolution de 1968
À partir de 1900, chaque pays organise des tournois nationaux et internationaux. La Coupe Davis crée en 1900 par Dwight Davis va se populariser et devenir la plus grande compétition par équipe du monde. De 1896 à 1924, le Lawn-tennis sera présent aux Jeux Olympiques.
Les années 20 sont peut-être les plus belles pages de l’histoire du tennis mondial. En 1925, le championnat de France devient international. C’est la naissance de Roland Garros. Le plus grand tournoi de terre-battue. A la même période, Wimbledon et les internationaux d’Australie déménagent.
Les années 20 est également la période du règne des français sur le tennis mondial. Avec Les Mousquetaires (Jean Borotra, Henri Cochet, René Lacoste, "Toto "Brugnon) et Suzanne Lenglen, le tennis français, pendant 6 ans, gagne pratiquement tous les tournois du Grand Chelem et la coupe Davis. La domination française prend fin en 1932 avec une dernière victoire de Cochet à Roland Garros. Les années 30 sont dominées par les Américains avec Helen Wills, Donald Budge et Fred Ferry. Mais, la deuxième Guerre Mondiale stoppe le tennis pendant 5 ans.
Il faut attendre les années 50 et 60 pour voir de nouveau un tennis évolutif et explosif. Les australiens vont dominer le tennis. Grâce à un entraîneur nommé Harry Hopman, les champions se succèdent : Roy Emerson, Rod Laver, Fred Stolle, les "jumeaux sorciers" : Ken Rosewall et Lewis Hoad. Côté dame, c'est l'australienne Margarette Smith Court qui domine le tennis féminin. A noter que cette championne sera à l'origine d'une meilleure reconnaissance des joueuses par les organisateurs des tournois dans les années 60-70.
Néanmoins, des grands champions ne passent pas inaperçus durant cette période. C’est le cas de Arthur Ashe, premier noir américain à gagner un tournoi du grand chelem, de l’américaine Maureen Connolly et de la française Françoise Dürr, championne à Roland Garros en 1967.
En 1968, le tennis mondial va connaître sa révolution. Depuis l’organisation des premiers tournois en 1877, seuls les amateurs pouvaient participer aux divers tournois de tennis (les professionnels étaient interdits de participation). Mais au fil des années, les champions et les championnes de tennis passaient professionnels ; afin de jouer des matches d'exhibition sponsorisés. Ces tournées permettaient de gagner plusieurs milliers de dollars, alors que les compétitions n'offraient rien. Ainsi, le tennis "perdait" ses joueurs et ses joueuses.
Après des années de "bataille" entre ceux qui défendent l'amateurisme et ceux qui souhaitent un sport ouvert à tous, le All England Club (organisateur de Wimbledon) décide, en 1968, d’ouvrir son tournoi aux professionnels malgré l’opposition de la IFLT. Les autres tournois vont suivre l’exemple. En 1968, L’IFLT officialise cette situation. Le tennis devient, ainsi, "Open" (c'est-à-dire ouvert aux amateurs et aux professionnels)
Même si le tennis australien est bien présent dans les années 70 avec notamment Rod laver, ainsi que le tennis américain (Jimmy Connors, John McEnroe) et le tennis roumain (Nastase et Tiriac), c’est le tennis suédois qui est à l’honneur avec Bjorn Borg. Ce champion triomphe dans tous les tournois et amène des nouvelles techniques de jeu. Du côté des femmes, ce sont les américaines Chris Evert Lloyd et Martina Navratilova qui dominent.
En 1972, l'ATP (l’association professionnelle du tennis) est crée. Un ans après, le 23 août, l’A.T.P. instaure un classement mondial. Le Premier numéro 1 de l’histoire du tennis est le roumain Ilie Nastase. En 1973, le circuit féminin voit à son tour la création d’une association professionnelle des joueuses : la WTA. Le premier classement mondial féminin apparaît le 3 novembre 1975.
Parallèlement au circuit professionnel de l’A.T.P., le milliardaire Lamar Hunt crée, vers les années 80, le circuit W.T.C. Il regroupe une dizaine de tournois organisés en Europe et aux États-Unis. Bien sûr, le W.T.C. ne permettait pas de gagner des points pour le classement, mais une grosse somme d’argent (seul argument de publicité pour ce circuit). Le W.T.C. ne dura que quelques années, malgré la participation des meilleurs joueurs mondiaux.
En 1981, Bjorn Borg s’en va. Mats Wilander et Stefan Edberg, inspiré par le jeu de leur aîné Borg, vont prendre le relais et deviennent les champions suédois de cette période. Mais, l’Américain John McEnroe, l’Allemand Boris Becker et le Tchèque Ivan Lendl dominent eux aussi le tennis mondial. Du côté du circuit féminin, la domination est toujours américaine avec Navratilova et Evert Lloyd. Mais une nouvelle joueuse allemande fait son apparition : Steffi Graf. En 1988, le tennis revient, après 64 ans d’absence, aux Jeux Olypiques de Séoul.
Les années 90 voient l’arrivée de l’américain Pete Sampras. Sûrement le plus grand champion de tennis de tous les temps. Jusqu’en 2000, il domine le tennis mondial et offre un tennis explosif. Personne ne peut le stopper à l’exception de quelques grands champions comme Andre Agassi ou Jim Courrier. Du coté des dames, la suprématie appartient désormais à Steffi Graf, à Monica Seles (américaine) et à l’espagnole Arantxa Sanchez.
Depuis 1998, le tennis féminin connaît une véritable expansion. Grâce à une jeune génération plus athlétique, il est désormais sorti de sa réputation de "jeu ennuyeux" (fini les échanges interminables derrière la ligne de fond). La Suissesse Martina Hingis et les Américaines Lindsay Davenport et Venus Williams se partagent les titres jusqu’en 2002.
A partir de 2003, la domination sera belge et américaine avec 3 joueuses d’exception : Justine Henin, Kim Clijsters et la petite sœur de Venus Williams, Serena.
Mais depuis 2007, le circuit est de plus en plus submergé par une vague de joueuses russes et serbes. Début 2009, on ne compte pas moins de 7 d’entre elles dans les 10 premières joueuses mondiales.
Quant au tennis masculin, le circuit est dominé depuis 2004 par un duo hors norme : le Suisse Roger Federer et l’Espagnol Rafael Nadal. Il existe aujourd’hui une réelle différence de niveau entre eux et les autres joueurs. Ils sont probablement en train d’écrire une des plus belles pages de l’histoire du tennis. A titre d’exemple : début 2009, ils ont gagné, à tous les deux, 18 titres du Grand Chelem depuis 2004 (sur 21 éditions).